L’emprise du temps

Une brève histoire du temps

La mesure du temps, une préoccupation notoire pour organiser la vie sociale, religieuse et économique dans nos sociétés.

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La notion du temps au fil des âges n’a jamais été la même. En effet, au fil des périodes, celle-ci a passablement changé. Nos sociétés n’ont pas toujours été « réglées » de la manière actuelle.

Au commencement, l’humanité était calquée sur les cycles du soleil et celui-ci rythmait tous les cycles de la vie. C’est lors des premières analyses de l’astronomie qu’est venu cette envie de mesurer le temps. Depuis des millénaires l’être humain a utilisé naturellement le jour comme unité de temps. Un jour correspond à une rotation complète de la planète sur elle-même alors qu’une année est le temps qu’il faut à la Terre pour tourner complètement autour du Soleil. C’est pour cela que notre fonctionnement actuel de mesure du temps est en base 6, car elle permet une facilité accrue de calcul. À savoir que le chiffre 6 est un nombre d’or et possède beaucoup de diviseurs. De plus, il est en relation avec les angles, ce qui facilite le calcul de l’astronomie et la rotation des planètes. Ce sont les Babyloniens qui ont commencé avec ce système.

Bien malin est celui qui aujourd’hui peut gérer et maitriser son temps dans la société actuelle.

 

Par la suite, les Romains ont imposé leurs règles, en s’inspirant des anciennes connaissances, avec le pontifex maximus dans leur Empire (qui s’étendait à pratiquement toute l’Europe) où le Grand Pontif décidait des calendriers.

Il y eut cependant des tentatives pour modifier ce fonctionnement. Lors de la Révolution Française, une tentative de mesurer le temps en base 10 a été lancée, sans succès.

L’Angleterre avait besoin de carte et de repères temporels pour se diriger dans son empire maritime. Greenwich est devenu le point de référence pour la mesure du temps GMT au niveau mondial.

 

Nom de Zeus !

Le temps n’est pas absolu. Ce n’est qu’une perception personnelle et sociale.

LaPeurInfluence

Bien entendu, lorsque l’on parle de perception du temps, celle-ci varie en fonction de plusieurs facteurs. Bien que le temps soit défini au niveau physique d’une manière très stricte, la notion du temps est totalement relative au ressenti d’un être humain. Celle-ci peut être différente selon notre environnement, notre culture, nos activités et nos positions géographiques. En effet, il est facile de remarquer que, lorsque nous faisons une activité qui nous plait, le temps passe bien plus vite et inversement lorsque nous sommes contraints à une activité non plaisante.

 

La peur influence notre perception ?

Lors d’une récente expérience, un sujet portait une montre avec un affichage impossible à lire, car les caractères changeaient à une fréquence trop haute. Lorsque le sujet fut poussé dans le vide (avec « atterrissage » dans un filet), lors de sa chute, ce dernier a réussi à lire les chiffres affichés par sa montre.

Dans cette vidéo, nous pouvons aussi voir que la perception du temps est aussi altérée par la prise de drogues.

Notre société actuelle crée même des environnements pour nous faire perdre toute notion du temps. L’exemple le plus flagrant, et connu, est celui des casinos. Ces lieux sont démunis de tous éléments permettant de vous relier au temps qui passe, il n’y a pas d’horloges, ni de fenêtres.

 

Le temps c’est de l’argent

Comme un joueur invétéré, notre société doit doubler la mise pour essayer de récupérer ses pertes.

Gordon Moore a exprimé la loi éponyme qui stipule que tous les 18 mois, la puissance d’un processeur double. Cela est une bonne illustration de notre société actuelle. Il est vrai que tout va de plus en plus vite et nous voulons avoir accès aux choses le plus rapidement possible. L’instantanéité.

 Harder, better, faster, stronger

Le milieu économique a adopté cette loi comme une vérité guidant leur investissement, en dépit du fait que cela ne s’adaptait pas à ce genre de milieu. C’est pour cela que notre société est en croissance exponentielle à un rythme toujours plus effréné. Pour continuer cette croissance insoutenable, le système a contourné les limites physiques en dématérialisant les flux et a permis des choses que l’humain et sa vitesse ne pouvaient pas permettre. C’est ainsi que l’argent, les communications et le monde en général ont été virtualisés. L’ironie de ce système est que le but recherché par la majeure partie de la population est de pouvoir vivre sans travailler et de ne plus se soucier de l’emprise du temps. En effet, l’élite n’a plus ce problème, car ils n’ont plus à se soucier du temps, mais de leurs investissements futurs. La surmédication, l’accès aux bonnes ressources et un environnement favorable ont fait qu’un fossé s’est créé entre le bas et le haut de la société en terme d’espérance de vie et de l’approche du temps. Le temps étant la ressource la plus absolue pour un être humain. Une fois celle-ci dépensée, elle n’est plus récupérable.

 

Fin de cycle

SocieteADeuxTemps

Ce mode de fonctionnement pourrait ne pas perdurer, car les travailleurs sont de plus en plus remplacés par des machines. Cet élément entrainerait la suppression de revenus sur une partie de la population. Cela diminuerait le cycle de flux de marchandise et donc le dynamisme du système de consommation instantanée. Le paradoxe que l’on peut observer est que de plus en plus de gens ne peuvent plus travailler. De plus, ils n’ont plus les moyens de s’offrir des activités pour mettre à profit ce temps. Ce système ne peut donc plus durer, car il entre dans un cercle vicieux et est destiné à être changé.

 

Le point de vue développé tout le long de cet article est essentiellement valable pour nos technopoles et n’est pas à prendre comme une science générale. En effet, il reste bon nombre d’endroits sur la planète où la relation au temps est restée inchangée au fil des années et non guidée par des lobbys et autres pressions externes.